Une Royal history

La Ferme des Beurreries, une “Royal History”

Une terre baignée d’histoire, du Roi Soleil à aujourd’hui…
Terre nourricière, tu en as vu défiler des générations… 

La ferme des Beurreries

Il était une fois, le beurre du Roi Soleil

A l’époque des Grands siècles la ferme des Beurreries, qui se nommait d’ailleurs “Les Beurreries Royales” ’était, de part sa situation géographique un centre d’approvisionnement en beurre, laitage, pour la Cour du Roi à Versailles. 

Quant au village de Feucherolles, il est situé à 4km des Beurrreries. Au Moyen âge, le lieu était seulement habité par des moines, Les prémontrés. 

On relate dans certaines archives, qu’un jour le carrosse du Roi louis XIV venant de Versailles était tombé en panne, Sa Majetsé dû être herbergé à la ferme. Pour venir de Versailles en ce lieu, le Roi passait par la Forêt de Marly et suivait ensuite la Route Royale, large à l’époque  d’environ douze mètres. Il se rendait ensuite aux Flambertins de Crespières, d’Orgeval également, dépendances Royales, situées non loin des Beurreries sur le même plateau. Quant au village des Alluets le Roi, il a emprunté son nom aux allées du Roi. 

Ferme des beurreries carte
La ferme des Beurreries a une situation géographique intéressante puisqu’elle est située aux portes de Paris

D’aussi loin que l’on puisse remonter dans les archives, car elles ont été saccagé pendant l’occupation allemande de 1940 à 1944, la ferme des Beurreries appartenait à la Duchesse de la Vallière, petite nièce de Louise de la Vallière.

Cette Duchesse possédait plusieurs fermes dont le château de Wideville situé à Davron.

En 1789, lors de la révolution Française, alors que toute la Noblesse est en fuite, la Duchesse, alors estimée du peuple, décide de rester et évite ainsi la confiscation de ses biens. La ferme des Beurreries restera donc sa propriété après la Révolution.

La ferme des Beurreries à travers les générations

Louis Bignon, un entrepreneur à la hauteur

Dans les années 1935 Louis Bignon, mon arrière-grand père, qui était fermier en Eure-et-Loir au Fresnes (Illiers Combray) souhaite se rapprocher de Paris, dont il est originaire.
Dans la revue « Progrès Agricole », paraît une annonce pour la vente de 3 fermes : La ferme des Tourelles à Davron, la ferme de Mort moulin à Plaisir et la ferme des Grandes Beurreries à Feucherolles. Elles appartiennent à la baronne Léonineau, alors châtelaine du château de Wideville à Davron.

Louis Bignon achète la « ferme des Grandes Beurreries » en 1937. Il existait en effet à cette époque, les vestiges d’une autre ferme “Les Petites Beurreries”. Une vieille grange subsistait dans la plaine. Ce bâtiment fut démoli puis reconstruit pierre par pierre, poutres après poutres au sein des Grandes Beurreries qui devinrent “Les Beurreries”. Cette grange a épousé les projets de chaque génération, ce fût une porcherie, une poussinière, une étable, et très bientôt, une herboristerie.

De lourds investissements pour moderniser la ferme

Louis Bignon était un vrai entrepreneur. A son arrivée, il fait drainer une grande partie des terres (50ha) par des ouvriers polonais.

Le remembrement combattant le morcellement, les terres furent groupées tout autour de la ferme à la suite d’un très long travail qui se termina en 1951. La pièce de l’Arpent Roy  (située en face de la ferme)  forme à elle seule un bloc de 90 ha. 

En plus de la polyculture (blé orge maïs), l’exploitation se compose de cultures maraichères (choux, choux fleur, choux de Bruxelles) et fruitières (poiriers, pommiers, framboisiers). Le rucher y a également sa place. 

Le développement des produits (beurre, lait, crème) avec une trentaine de vaches hollandaises, l’élevage intense de porcs, l’entretien d’une basse cours importante et diversifiée (poulette, poules, oies, dindes, pintades) la surveillance de quelques moutons, de lapins, font partie des activités de la ferme. A cette époque, la ferme est autosuffisante, une trentaine de personnes y travaillent quotidiennement. 

Louis Bignon modernise la ferme: il investit dans une machine à traire et fait importer les tout premiers tracteurs des USA. Il entreprend par ailleurs la construction de nombreuses maisons pour les ouvriers agricoles.

1958 Paul Bignon reprend la ferme de son père

En 1958, mes grands-parents Paul et Colette Bignon reprennent la ferme et y travailleront jusqu’en 1991.

La ferme de polyculture élevage comptait bovins, porcins et poules pondeuses.
Cependant, petit à petit après la guerre, la demande s’oriente vers une augmentation de la productivité et une spécialisation des fermes.
En 1960, mon grand-père arrête l’élevage laitier pour se spécialiser dans l’élevage de poules. En effet, un œuf se vend au même prix qu’un litre de lait.

Mon père Damien Bignon ramassant les œufs dans les pondoirs automatiques, la Ferme des Beurreries dans la France agricole de 1965

Dix ans plus tard, l’intensification se poursuit, mes grands-parents construisent un élevage industriel de poules (12 000 poules pondeuses).

C’est une époque de fortes mutations : mécanisation et industrialisation de l’élevage.

Mr et Mme Bignon Paul et Colette racontent l'aviculture
Dossier la France agricole, mes grands-parents témoignent

1991: Changements d’exploitants, changement de cap

En 1991 mes parents Marie-Hélène et Damien Bignon reprennent la ferme, c’est également l’année de la réforme de la politique agricole commune.

8 ans plus tard, la ferme va subir une profonde mutation grâce à ma mère,Marie-Hélène qui souhaitait se tourner vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement.

Mes parents convertissent donc la ferme en agriculture biologique en 1999 et créent un élevage de 3000 poules pondeuses bio.

Aujourd’hui, à l’heure où j’écris ces lignes (2019), cela fait 20 ans que la ferme est en bio.

La ferme des beurreries aujourd’hui en quelques mots

C’est une ferme de 175ha sur laquelle travaillent 7 personnes. Il y a bien-sûr une activité de production d’oeufs biologiques avec un élevage de 3000 poules pondeuses. Ces oeufs sont majoritairement livrés et vendus dans les magasins bio alentours.

Sur les terres, on cultive plusieurs céréales (maïs, blé) pour l’alimentation des volailles entre autres et des protéagineux (féveroles, luzernes, lentilles) en agriculture biologique également. Les lentilles sont conditionnées et vendues dans les magasins bio de proximité ou bien pour la restauration collective.

La ferme des Beurreries dans la presse

La ferme est très souvent relayée dans la presse. Il suffit de taper “Ferme des Beurreries” sur votre moteur de recherche pour le constater.

Si vous voulez en savoir plus, je vous propose d’écouter cette émission radio réalisée par RFi. Mes parents ont été interrogés printemps 2019 sur l’histoire de la ferme et l’élevage. (Ecoutez à partir de 10 minutes.)

Ou bien encore dans le célèbre New York Times.

C’est donc à mon plus grand bonheur que je crée sur cette ferme, une nouvelle activité, celle de production de plantes à parfums, aromatiques et médicinales.

Qui suis-je ?

commentaires (9)

  1. Annie

    belle histoire de transmission,de cohésion familiale, d enracinement à la terre, il est tôt ce matin du 25 aout et j’ai cliqué sur le lien du Parisien
    Je vais essayer de vous contacter …

    • elsa

      Bonjour Annie, merci pour votre message. Je découvre grâce à vous que l’article est publié! Belle journée

  2. Béatrice

    Merci Elsa pour ce retour sur la passé de la ferme. Aventure passionnante et passionnée où les personnalités fortes s’expriment , de l’arrivée des premiers tracteurs ( je revois les scènes du film où Jan Yanne se dispute avec son Père qui ne veut pas de cette machine.. »Le champ Dolant » ) à la transformation en bio sous la prise de conscience de ta Mère de l’impact sur la nature et maintenant l’épanouissement dans les plantes si belles et si bonnes auxquelles tu donnes de l’espace.

    • elsa

      Merci Béatrice!

  3. FARIDA SAMAI

    Bonjour Elsa et BRAVO !

    J’ai bien connu tes grands ^parents, et bien entendu ton cher papa Damien avec lequel je suis allée à l’école BERNARD DENIAU du village, je venais à la ferme enfant, et avec Damien nous faisions des omelettes sur une toute petite cuisinière. J’ai connu aussi “BIBICHE”… Ces séjours à la ferme sont inoubliables …. Je serai heureuse de venir découvrir tous vos produits à la ferme qui a dû bien changer…. Farida SAMAI

    • elsa

      Merci beaucoup! N’hésitez pas à venir demain à ma visite de 14h à 16h! Mon père se souvient bien de vous également!

  4. Pingback: Herboristerie - Redonnez du sens à votre alimentation

  5. Christian Van Houcke

    Bonjour,
    Après avoir vu le documentaire La ferme des Bertrand hier, la découverte de votre œuvre agricole familiale ne me laisse pas indifférent ! Un relais sera publié sur http://www.parisecologie.com dans la foulée… le moins que je puisse faire… si un dossier de presse est disponible sur votre projet, n’hésitez pas à me l’envoyer, je me ferai un plaisir de le transformer en pages web !
    @ / à bientôt !

    • elsa

      Bonjour, malheureusement je n’ai pas de kit presse. Mais je vous remercie de faire le relais sur votre site paris ecologie.
      Au plaisir

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