Lors d’une distillation , deux produits distincts sont récupérés : les hydrolats, ou eaux florales et les huiles essentielles.
En effet, lors de la distillation, la vapeur d’eau va entraîner les molécules aromatiques des plantes distillées. En refroidissant cette vapeur d’eau chargée en molécules aromatiques, on obtient deux produits : de l’huile essentielle et de l’eau florale.
On utilise un essencier pour séparer les deux produits. En effet, comme l’eau et l’huile dans une vinaigrette, l’huile essentielle n’est pas miscible avec les hydrolats, elle surnage au-dessus des eaux florales.
On dit des hydrolats qu’ils sont des composés hydrosolubles, c’est-à-dire qu’ils contiennent des molécules solubles dans l’eau.
Les huiles essentielles , qui contiennent des molécules solubles dans l’huile, sont dîtes liposolubles.
Ces deux produits ont des propriétés intéressantes. Malheureusement, on entend souvent parler des huiles essentielles et on ne connait pas bien les hydrolats.
C’est bien dommage, car ces hydrolats gagneraient à être davantage connus !
En effet, les hydrolats ont les mêmes propriétés que les huiles essentielles des plantes desquelles ils proviennent, mais en moins puissant. C’est ici un de leur intérêt majeur, il n’y a pas ou très peu de contre-indication (pour l’instant). Ils sont très bien tolérés par tous. Il est donc très facile de les utiliser sans danger.
L’autre point important auquel on ne pense pas souvent, c’est l’empreinte carbone du produit. Les huiles essentielles sont très coûteuses, car elles sont très consommatrices en eau et énergie pour leur production :
Prenons par exemple la lavande :
Il faut tout d’abord une importante surface agricole (130 kg de fleur pour 1L d’huile essentielle de lavande), beaucoup de main d’œuvre ou de carburant pour la récolte, une quantité non négligeable d’eau pour la distillation ( le refroidissement), et enfin, beaucoup d’énergie (gaz, bois, gazole, le plus souvent) pour la production de vapeur d’eau qui va permettre la distillation de la lavande.
Je ne rentre pas dans le détail des chiffres, qui varient énormément d’une unité de distillation à une autre. Mais il faut simplement retenir que l’huile essentielle est très précieuse !
C’est pourquoi, lorsque que l’on sait tout cela, il faut réfléchir à la meilleure utilisation que l’on peut faire des huiles essentielles. Est-il vraiment nécessaire de parfumer sa lessive ou ses produits d’entretien avec ? Utilisons-les plutôt pour notre bien-être, nous soigner, nous apaiser, …
La distillation de la rose, comment ça marche ?
C’est complexe, mais laissez-moi essayer de vous l’expliquer en quelques mots.
Il y a tout d’abord plusieurs moyens d’extraire les huiles essentielles des plantes, c’est-à-dire plusieurs méthodes pour distiller une plante. La particularité de la rose, c’est qu’il faut pratiquer ce que l’on appelle une hydrodistillation, autrement dit on met la plante directement dans l’eau, ici la rose.
Voici le schéma du principe de l’hydrodistillation, idéal pour la rose :
Lors d’une hydrodistillation, l’eau et les roses sont mélangées dans la cuve de l’alambic. L’eau chauffe à 100°C et quand elle s’évapore, elle entraîne avec elle les molécules aromatiques de la rose. Cette vapeur chargée va ensuite être refroidie dans le condenseur baigné dans l’eau froide.
On récupère ensuite de l’eau florale de rose et de l’huile essentielle de rose : c’est l’eau de rose.
En effet, la quantité d’huile essentielle étant très faible (il faut 3 à 4 tonnes de fleurs pour faire 1 kg d’huile essentielle de rose), je ne la sépare pas de l’eau florale. Vous avez donc de l’eau florale avec de l’huile essentielle de rose dans votre eau de rose.
Huile essentielle qui en plus de ses propriétés anti-rides donne une odeur envoûtante et permet d’améliorer la conservation du produit.
La conservation des hydrolats:
Les hydrolats ou eaux florales sont des produits fragiles.
Vu qu’ils sont sans conservateur ajouté, ni alcool, il est nécessaire de les conserver au frais (réfrigérateur), à l’abri de la lumière et de les utiliser rapidement (dans les 6 mois) après ouverture.
Si vous constatez des filaments blancs dans votre hydrolat, alors, il y a eu une contamination fongique (une simple poussière suffit !). Il faut le filtrer dans un filtre à café non blanchi. Mais si l’odeur a changé ou est devenue désagréable, il faut le jeter.
La concentration des hydrolats en principes actifs :
Les hydrolats et eaux florales que je distille sont idéalement concentrés en principes actifs. En effet j’utilise pour la plupart de mes plantes dont la rose, 1 kg de plante pour 1 litre d’hydrolat (on parle de rapport 1/1).
La réglementation des hydrolats étant très floue ; il y a dans le commerce tout type d’hydrolat. Ainsi, on peut avoir un hydrolat de rose 1/10 , c’est-à-dire un kg de rose donne 10L d’hydrolats. Ce ratio donne évidemment une eau florale bien moins concentrée, moins coûteuse et donc aux propriétés, goûts et senteurs beaucoup moins importantes.
Les ingrédients des hydrolats :
Mes hydrolats sont 100% naturel, sans conservateur, sans alcool. Il n’y a donc qu’un seul ingrédient, l’hydrolat en question. Ils sont de qualité alimentaire, vous pouvez de ce fait les ingérer.
Comment utiliser les hydrolats ?
Les hydrolats sont des produits qui ont plusieurs utilisations possibles : alimentaire, cosmétique ou thérapeutique. On peut les utiliser en usage interne ou externe.
Usage externe : c’est la façon la plus connue d’utiliser les eaux florales, notamment la rose ou le bleuet. À vaporiser sur la peau ou à utiliser dans vos fabrications de cosmétique maison.
Ex de recettes avec de l’hydrolat de bleuet : https://centifoliabio.fr/fr/blog/recette-creme-precieuse-contour-des-yeux-a-leau-florale-de-bleuet-n133
Usage interne : Les hydrolats se consomment purs ou dilués en fonction de vos goûts et besoins.
On peut également les incorporer aux recettes de cuisine pour aromatiser vos plats et dessert, ou dans vos tisanes.
Dans le bain : Verser directement 1 à 2 cuillères à soupe dans l’eau du bain.
Si vous souhaitez plus d’information sur les utilisations des hydrolats, je vous recommande la lecture de « guide des eaux florales et hydrolats » – Patricia DALMAS